Le petit arménien

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Le petit arménien

ID

4.7.F.12

Author - Auteur - հեղինակ

Date - Datum - տարեթիվ

Language - Langue - Taal - Լեզու

French

Pages - Paginas - Էջեր

144

Publisher - Editeur - Editor - Խմբագիր

« Mon père se beurre une tartine puis, au lieu de chercher à tranquilliser Maman et à lui adresser quelques mots rassurants et gentils, il se met à parler de Maurice Chevalier.
Je découvre alors que Maurice est le prénom d’un homme qui s’appelle Chevalier, que cet homme est extrêmement célèbre. Une vedette internationale, qui est venue plusieurs fois en Belgique et en particulier, comme dans le dernier rêve de Maman, à Albert-Plage, au Casino. Chanteur, acteur de cinéma, comédien. Et écrivain aussi avec des livres sur sa vie et sur ses chansons, dont il a lu des extraits dans des magazines.
Je me dis qu’à côté de ma petite collection de termes bizarres, je devrais également collectionner des noms de gens célèbres. Buster Keaton, Jean Capart, Rik Coppens, Ludwig van Beethoven, Aram Khatchatourian, Louis Zimmer, Maurice Chevalier… Et je n’oublie pas Agatha Christie, que me recommande de lire la mère de Maurice. Mon Maurice. Mon copain. »

Ce récit autobiographique retrace les années d’enfance à Bruxelles du « Petit Arménien » , écrivain belge né en 1942, de parents arméniens. L’originalité de ce texte tient à la double résonance que revêt ici l’étranger. Car c’est d’abord l’enfant qui, en véritable petit étranger, s’éveille au monde et fait son éducation tant bien que mal. La passion du football propre à bien des garçons de son âge ne lui suffit plus bientôt : la musique l’attire, les sonorités des noms célèbres le déroutent, les livres peu à peu le guident vers de plus fines découvertes, les cours d’histoire ou de religion n’ont pas toujours sur lui l’effet qu’en escomptaient ses maîtres. Ce cheminement est avant tout prétexte à des portraits qu’on dirait tout droit sortis d’une bande dessinée : la mère qui ne manque pas de faire le récit de ses rêves quelque peu terrifiants chaque matin, le père qui se livre à des numéros d’imitation irrésistibles, la voisine qui se montre intarissable sur les primitifs flamands sans compter les professeurs, les pères jésuites, etc. Hautement expressifs, ces portraits forment de véritables hommages aux personnages qu’ils animent de passions encore lointaines mais ô combien prometteuses pour le Petit Arménien.
Fragile de santé, indiscipliné mais sensible, il cherche sa voie et ne cesse de voyager de moments ingrats en ravissements inespérés. Où la délivrance surgit presque toujours à la dernière minute comme dans les rêves de sa mère.

Jean-Baptiste Baronian est l’auteur d’une soixantaine de livres : romans, contes, nouvelles, poésies et biographies (Baudelaire, Verlaine et Rimbaud dans la collection « Folio » de Gallimard ). On lui doit aussi le Dictionnaire amoureux de la Belgique, qui a paru chez Plon en 2015 et a connu un beau succès de librairie. Il a publié Baudelaire au pays des singes chez Pierre-Guillaume de Roux.
Il se déclare volontiers bibliophile, œnophile et mélomane. Il est le président de l’association internationale « Les Amis de Georges Simenon » fondée en 1987 et, depuis octobre 2002, membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.